Dans la famille Geurnut il y a le fils : Eugène Gueurnut. Il fait actuellement son service militaire au 14ème curacier à Bourdâ. Il est le chauffeur du colonel, il conduit une « 45 chevaux ». Le colonel part en vacances et lui laisse la voiture. C’est la fin de l’année, et Eugène écrit à ses parents qu’il va venir les voir, pour le premier de l’an, avec sa « 45 ch’vaux ».
Le père Gueurnut est perplexe, et la Gueurnuche est affolée. Quarante-cinq ch’vaux, et
vour é-t-ou qu’ jh’alont les lojhé ? Et l’avouène qu’o faura leû douné !
Et quand François Gueurnut voit arriver son fils dans thièle t’omobile, il ne comprend pas.
Eugène a beau lui expliquer, il ne comprend pas comment 45 ch’vau peuvant lojher dans le
moulin-n-à café d’ine t’mobile, et i veurait beun savé quelle poulinière ameune de thiellé poulains qui fazant ni crotte ni fumié, qui manjhant de l’heule en guise d’avouène et qui beuvant d’ la peutrole !